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L'innocence proie à l'ennuie...

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AuteurMessage
Kaori
Kaori

Féminin
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Date d'inscription : 30/01/2009

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MessageSujet: L'innocence proie à l'ennuie... L'innocence proie à l'ennuie... EmptySam 31 Jan - 15:29

Kaori s’était levé tôt, elle n’arrivait pas à dormir. Diverses choses tracassaient son esprit, et l’ennui était venu se rajouter à son envie de se lever. Elle s’était préparée, comme d’habitude, changeant une fois de plus son physique selon son humeur. Elle laissa ses longs cheveux blancs tomber jusqu’aux cuisses, se parfuma, enfila une robe blanche à dentelles, robe magnifique mais horriblement chère, acheté grâce à la gentillesse, ou plutôt grâce à la crédulité de certains… Elle était presque naturelle, sans teinture, sans lentille, et sans maquillage. Elle mit ses chaussures et sortit en vitesse sur la pointe des pieds. Marchant d’un pas tranquille, elle chantonnait une mélodie à voix basse. Les rues étaient désertes à cette heure-ci. Personne avec qui discuté, dommage. Kaori marcha un bout de temps, hors des ruelles, quand elle aperçut un bassin. Celui-ci était entouré de végétation, de sable et de dalles blanches typique des jardins zen. On pouvait apercevoir au loin le temple shintoïste, à demi caché par la forêt dense de bambous. L’air était pur, le ciel d’un bleu clair par cette matinée. Il faisait ni trop froid ni trop chaud, une légère brise soulevait de temps à autre les cheveux de la jeune fille. Arrivée au sable en bordure du bassin, elle enleva ses chaussures pour tremper ses pieds dans l’eau. Telle une gamine de dix ans, elle s’exclama de joie à la vue des carpes, touchant l’eau glacée avec ravissement. Les poissons tachetés passaient sous ses doigts de pianistes, frôlant ses chevilles avec leurs moustaches, le jeu de lumière sur l’eau les colorants ça et là. Puis, ennuyée, elle s’allongea dans le sable, son chat tatoué sur la cheville semblait lui-même lassé. Quoi de plus normal étant donné qu’il est endormit… Kaori fixa les nuages de ses yeux d'ambre, sa peau pale se confondant dans le sable blanc.

* Quel ennui... Tout est désert... Pas de boutique, pas de taxi, pas d'appartement luxueux... Pourquoi suis-je ici? Il faut que je sorte de là... Je ne sais pas ce que l'on me veut, et j'espère ne pas rester assez longtemps pour le découvrir... En attendant, je suis ici, à m'ennuyer ferme, alors qu'est-ce que je pourrait bien faire...?*

Kaori se releva, monta avec agilité sur les branches d'un arbre, pour contempler l'horizon, sans parvenir à voir le moindre gratte-ciel. Tel un fauve en cage, elle s'ennuyait, et quand elle s'ennuyait, elle était capable de faire n'importe quoi, comme créer le pire des chaos pour s'amuser un peu. Quand je dis chaos, n'y voyait pas la fin du monde. Non, chaos pour Kaori, c'était le résultat de quelques manipulations. Diriger des personnes les unes contre les autres, voir leur disputes, s'amuser de leur incompréhension. Mais fallait-il encore qu'il y ai des gens... Non, généralement, elle les utilisaient seulement pour obtenir ce qu'elle voulait, elle n'aimait pas faire souffrir les autres. Enfin pas trop. Mais là, qu'est-ce qu'elle voulait? Qu'est-ce qu'elle désirait?

* Sortir... Retourner à Tokyo...*

Voilà, c'était ça la solution, mais une solution peu réalisable. Oui, l'ennui et l'enfermement n'était pas fait pour elle, mais cachée au fond d'elle, la certitude du danger planant autour d'elle commençait à l'inquiéter. Pourquoi était-elle ici? Qui l'avait amenée ici? Que lui voulais t-on? Tant de questions sans réponses qui laissaient la jeune fille dans l'incompréhension, le doute, et peut-être bientôt, la peur. De plus, elle n'était pas la seule enfermée ici, d'autre aussi voulaient sortir. Obtenir ce droit sera donc beaucoup plus aisé qu'elle ne le pensait. La manipulation n'était d'ailleurs rien d'autre qu'une manière d'acquérir ses désirs par l'intelligence et la douceur. La force n'était réservée qu'aux plus imbéciles...
Soudain, une ombre se dressa. Une personne arrivait en sa direction. Enfin un divertissement... Kaori sauta par terre en douceur, pour s'approcher de l'inconnu.
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Jun Morinaga
Jun Morinaga

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MessageSujet: Re: L'innocence proie à l'ennuie... L'innocence proie à l'ennuie... EmptySam 7 Fév - 20:22

-



L’aube se lève,
Meurt la nuit.




Jun ouvrit doucement les yeux. Ce n’était pas le fait du jour qui peinait à transpercer de ses rayons le mince voile de soie qui couvrait la fenêtre car il était tôt ; mais plutôt le contact glacé du vent sur sa peau. Il frissonna et tira un peu plus le drap sur son torse nu dans un soupir. Il avait dû oublier de la fermer la veille, après avoir contemplé la lumière décliner sur le vert des bambous que le dégel avait commencé à réveiller. Il cligna des paupières sur ses prunelles de Jade puis laissa trainer son regard sur le plafond de bois si familier. Il avait perdu le compte des jours, mois et années, n’en connaissant que l’approximation comme toute personne ayant séjourné trop longtemps à la villa. Le corps comme emmêlé dans le tissu, peinant quelque peu pour s’en extirper, le jeune homme se redressa presque chancelant. Il huma l’air environnant et en décela les restes d’une odeur qu’il chérissait. Son parfum à elle

Ses pas le menèrent dans le couloir où, derrière chaque porte, il savait ses six frères et sœurs encore dans les bras de Morphée. Le bruit des gouttes du robinet accueillit sa venue dans la salle de bain. Il entreprit de faire sa toilette d’un air songeur puis regagna lentement sa chambre. Ses doigts agiles nouent avec dextérité sa cravate blanche sur son costume sombre. Le reflet inversé du miroir lui renvoi l’image d’un homme élégant et mince mais malgré tout imposant ; allure suscitant la fierté non dissimulée de son père adoptif. Jun mit de l’ordre dans ses cheveux, les coiffant d’une manière hérissée, créant un contraste intéressant avec l’aspect classique de ses vêtements. Il banda aussi son nez, geste qu’il perpétrait depuis des années sans que personne n’en sache la raison. Lorsqu’il fut prêt, il se dirigea vers la fenêtre pour étouffer les courants d’air. Sa main se tendit machinalement vers le verrou mais son geste fut arrêté par une forme immaculée et virevoltante qui se déplaçait près du bassin du jardin. Intrigué, son cerveau analysa puis rendit son verdict : Hôte N°45, Kaori, coupable d’avarice… Le jeune homme resta immobile à la regarder un moment s’allonger dans le sable. Il était aisé de deviner ce qu’une jeune fille de dix-huit ans comme elle pouvait penser… « Je veux rentrer chez moi, Tokyo me manque, je n’ai rien fait. » Jun était parfois attristé à la vue de criminels si jeunes.

-Quand comprendront-ils…

Sa pensée exprimée à voix haute, il se décida.

Les marches craquèrent légèrement sous son poids, le plancher grinça sur son passage. Le murmure du bois, l’âme ancestrale de la villa saluait le réveil matinal de ses occupants.

Jun atteignit la cuisine. Même à cette heure, les domestiques commençaient à s’affairer aux fourneaux.
Ils s’inclinèrent devant l’adopté qui ne leur adressa pas un mot. Il ouvrit un placard et dénicha un service dont il remplit la théière, se servant dans ce qui venait d’être préparé. Il ajouta sur le plateau quelques pâtisseries colorées, des serviettes brodées au nom des Morinaga, ainsi que du miel et une sucrière.
Le jeune homme allait se diriger vers la porte quand il se ravisa et attrapa un sachet sous l’évier qu’il glissa dans sa poche. Son déjeuner en main, il traversa avec grâce les couloirs puis sortit à l’air libre.
Le ciel était d’un bleu magnifique, le printemps semblait prévenir de sa venue : il allait faire beau aujourd’hui.

Arrivé au bord du bassin, le jeune homme posa ses mets sur le sable sans un regard vers la jeune fille qui se dirigeait vers lui. Il vida un peu du contenu de la pochette dans sa main et saupoudra doucement la surface de l’eau. Les carpes avides, se précipitèrent et gobèrent chaque miette de nourriture que leur offrait l’adopté. Jun les regarda agiter l’eau avec affolement, ces énormes poissons aux couleurs éclatantes mais qui lui donnaient l’image disgracieuse d’êtres insatisfaits, animales mais pourtant si humaines. Il les observa se battre entre elles pour garder jalousement le moindre fragment comestible, ne laissant rien aux plus petites. Elles continuaient de manger, bien que rassasiées, à s’en faire imploser le ventre… La gourmandise. Mais aussi allant souvent de paire…

L’Avarice.


Avec un regard noir, il versa le reste du contenu dans l’eau. Les poissons avalèrent encore et encore, dépossédés de leur raison, mû par l’instinct accumulateur et avare.
Lorsqu’il fut rassasié du spectacle, il rangea le plastique vide et extirpa un fin mouchoir de sa poche avec lequel il entreprit d’essuyer ses doigts. Puis le jeune homme se tourna enfin vers Kaori en souriant.

-Affligeant n’est-ce pas ? Ce spectacle. Cette immonde force qui nous pousse à vouloir toujours plus pour nous-mêmes sans donner aux autres… Cette loi du plus fort et du plus malin…

Ses yeux vert profond se fixèrent sans ciller dans ceux de la jeune fille. Puis il détourna son regard, lui laissant une ouverture pour l’observer en détails. Devant l’absence de réponse il enchaina.

-Mais nous pouvons leur pardonner. Après tout, elles ne se rendent pas compte de leur faute. Seul l’instinct les régit. Le vrai coupable est celui qui agit en connaissance de cause…

Le jeune homme passa ses doigts sur ses lèvres un instant puis sembla être frappé par son impolitesse.

-Oh…veuillez me pardonner mademoiselle, je ne me suis pas présenté.
Jun Morinaga, je suis l’un des maîtres de cette villa.


Il ne lui laissa pas le temps de répondre.

-Voulez-vous déjeuner Kaori ?

Il l’invita à s’asseoir et à prendre une tasse et un gâteau. Le caractère formel de Jun pouvait impressionner au premier abord, il fallait dire qu’il mettait un point d’honneur à être courtois. Mais la galanterie est le meilleur des masques pour la manipulation… Le voile attentionné et la beauté que dégageait l’adopté était sans faille. Impossible de savoir ce qu’il manigançait… Si toutefois il préparait quelque chose…

Le poisson est piégé dans le filet.




Le soleil s’éveille,
Mais il n’éclaire pas les pécheurs…




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