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Le chagrin est une carpe , le bonheur un anguille ... [ Seishiro ]

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Sumire Fujiwara
Sumire Fujiwara

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ID Picture : Le chagrin est une carpe , le bonheur un anguille ... [ Seishiro ] Icon6610
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Le chagrin est une carpe , le bonheur un anguille ... [ Seishiro ] Separator-1881a9e
MessageSujet: Le chagrin est une carpe , le bonheur un anguille ... [ Seishiro ] Le chagrin est une carpe , le bonheur un anguille ... [ Seishiro ] EmptyDim 5 Avr - 23:54

Penchée au dessus du bassin la jeune fille enveloppée dans sa longue robe virginale fit voleter quelques granulés au dessus de l’onde avant que ceux-ci ne soient happés goulûment par la féroce gente aquatique .

Sumire s’accroupi , soupirant de tout l’air que ses poumons pouvaient contenir en leur sein .L'oeil vague terni par la lassitude , la jeune fille s’abandonna à la triste contemplation du festin subaquatique . Un troupeau de carpes affamées s’abattit à ses pieds , éclaboussant ses getas usées de quelques coups de queues ,la vile mêlée de couleurs criardes bouillona sous ses prunelles , se disputant avidement le bec grand ouvert tels des gouffres , le peu de nourriture qui leur était offerte .

La domestique inclina la tête sur le côté droit , secouant de sa main gauche les quelques granulés ayant survécus au fond du petit paquet . Une légère brise s’engouffra dans sa longue chevelure ébène la fit virevolter puis l’abandonna , l’air devint lourd , les bambous s’entrechoquèrent timidement sonnant comme le marteau du juge afin d’apaiser une audience trop agitée et le silence se fit .
La rixe gloutonne des carpes chatoyantes pris fin sous le jugement impartiale du zéphyr , l’onde retrouva comme par miracle sa planeur habituelle et le jardin … sa quiétude .

La jeune fille s’assit au bord de l’eau ramenant ses genoux contre sa frêle poitrine , Sumire plongea son doigt dans l’eau et dessina du bout de celui-ci l’ébauche d’un huit .

Depuis combien de temps était-elle enfermée dans cette villa ?
Un peu trop longtemps , non ? Suô et elle disposaient pourtant d’un droit dont nul autre ne pouvait user . Le monde extérieur était à portée de leurs mains , le village , la société , un semblant d‘humanité ! Ils échangeaient au de là des murs , des mots et des liens qu’aucun des adoptés ou hôtes ne pouvaient prétendre entretenir ne serait-ce qu’entre eux et les rares exceptions étaient si grotesques que la superficialité de ses entretiens commerçants valait toutes les perles du japon pour Sumire .
L’observation et l’écoute de spécimens nommés «Lambda » l’enchantait certainement autant que celle de pécheurs . Elle tirait la jeune fille de l’atmosphère morose et obscène de la villa , lui faisait quelques temps oublier sa triste condition sans pour autant parvenir à la faire sourire à égale mesure que la fichue épine dans son talon que représenter cette foule bigarée de têtards païens barbotant dans leur marre profane au sein de la demeure Morinaga .

La parole était un don dont chaque homme disposer durant leur exil , mais dont aucun n’oser faire usage de peur de se compromettre maladroitement et devoir rendre les comptes dont il ignorait consciemment l’existence .

Le Géniteur avait un projet , un projet grandiose , ambitieux , une croisade louable afin de nous débarrasser des parasites blasphémateurs et pour cela , il avait dressé à ses côtés une armée angélique aux origines infernales ! Une brochette de démons pour sauver le monde et guidés par un vieux barbu sibyllin allergique au moindre rayon de lumière …

Sumire haussa les épaules , ce tableau carnavalesque digne de Boticcelli esquissé à grand coups de pinceau écarlates peignait l’avenir d’un monde plus mortifère que jamais . Si ce prophète tout droit sorti du purgatoire voulait laver la terre de la vermine qui l’habite … autant lui prêtait allégeance , de plus , il leur rendait en un sens service !

La vengeance était certes un vice mais n’est-on pas coupable au moins autant que l’assassin lorsque l’on est son complice . Si Les jumeaux Fujiwara avaient acceptés l’offre du Géniteur c’est parce que celui-ci avait en parti épousé leur manigance répugnante contre une humanité qu’ils savaient tout comme lui gangrenée par le péché .Leurs objectifs était semblable bien que leurs motifs respectifs divergeassent .
Peut-être avait-il dans le projet d’amener au sein de la villa , ceux qui avaient ruinés la vie de ses protégés ? S. ? Cet enfoiré de directeur ? C. ? Lequel passerait sous la coupe du sauveur pour finir déchiqueté par ses deux hyènes de larbins ?

Non … Sumire douta que le Géniteur fut un homme si généreux et inquiet de leur sort , du moins ne le serait-il pas assez pour jeter en pâture à deux individus aussi dangereux que Suô et sa soeur des proies de choix pour ses chers enfants .Jamais cette faveur ne leur serait accordée , comment alors , comptait-il les aider dans ce dur labeur revanchard ?
La jeune fille se mordit la lèvre avec vigueur .

C’était juste un vieux taré . Un illuminé toutefois nécessaire . Elle lui devait son toit , son couvert et sa santé , plus encore elle lui devait aussi Suô et pour cela , son devoir était l’obéissance … presque totale .

Sumire soupira de nouveau , levant les yeux vers la cime des bambous . Cette situation lui déplaisait fortement , être l’esclave de personnages odieux et le pion d’un vieux fou trop curieux molestait tout les plans d’avenir que Suô et elle avaient durement et n’auraient d’ailleurs jamais dû bâtir .
La jeune fille ne disposerait jamais du bonheur : c'était indéniable. Triste affaire pour une demoiselle aussi imaginative . Sous le scalpel aiguisé de ses prunelles opalines , Sumi’ sculptait un idéal si éloigné de la réalité que l’orthographe même du mot «  Heureux » lui paraissait flou . Ce qu’elle voulait ?
Restée avec Suô … Pour toujours .
Le pouvait-elle ? Elle en était persuadée .
Le ferait-elle ? En un sens oui , si elle restait chez les Morinaga.
Suô désirait-il la présence de sa jumelle à ses cotés pour toujours ? Moins sûr . Lui si volage , si versatile , peut-être l'étouferait-elle . Cet amour avait en un sens quelque chose de malsain mais Sumi' se refusait à l'admettre . Suô était la moitié de son être , tous deux étaient inséparables . Si l'un disparaissait , l'autre ferait de même !

Elle s’était décidément fait prendre à un piège habilement tendu ! Le géniteur savait quoi faire pour retenir les deux terribles rejetons au sein de son palais . Les attachés l’un à l’autre .
Le géniteur allait-il lui aussi les dévorer ?
Cette promesse de vengeance était un véritable supplice de Tantale pour Sumire qui n'aspirait qu'à sa réalisation pour sa pleine et entière satisfaction . Si elle ne pouvait récupérer son honneur au moins prendrait-elle le leur à ses bourreaux !


La jeune fille retira son doigt de l’eau , une mélancolie certaine peinte sur le visage , Sumire se releva , sa longue robe blanche ondulant gracieusement sur ses jambes . Baissant les yeux la demoiselle chercha dans la poche de son chemisier le peigne laqué que Suô lui avait offert lors de leur dernier anniversaire .
Lorsqu'elle l'eut enfin trouvé , la jeune fille tourna l’objet entre ses doigts . Le côté droit du petit peigne était peint d’un fin liseré doré , sur son corps complètement rond s’entrelaçaient les tiges d’une pivoine rouge écarlate et d’un hortensia indigo . L’une des dents était ébréchée à l’extrême droite du bijou mais son vernis noir était resté parfaitement intacte , sans doute parce que la coupure avait mordu le bois aussi nettement que l'artisan avait ciselé le contour du bijou …

Sumire se retourna , marchant en direction de la coure tout en relevant ses longs cheveux bruns afin d’y placer le précieux cadeau , mais lorsque celle-ci voulut glisser le peigne au sommet de son crâne , celui lui échappa maladroitement et roula à quelques mètres de là .
La domestique poursuivis son bien fugueur , la légère pente conduisant au cœur de la coure dallée ayant amplifié la course du petit objet . Fixant son peigne et uniquement son peigne , Sumi’ traversa la coure d’un pas vif priant pour que le fugueur ne souffre pas de cette chute inopinée lorsque son regard s’arrêta de même que son bien , aux pieds d’un individu de sexe masculin .
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